La COP 30 s’est tenue du 10 au 21 novembre dernier à Belém, au cœur de l’Amazonie brésilienne. Dix ans après l’accord de Paris, l’objectif que le réchauffement reste en dessous des +1,5°C est déjà dépassé. La conférence s’est pourtant achevée sans adopter aucune perspective concrète de sortie des énergies fossiles, alors même qu’il s’agissait officiellement du thème central de cette édition.
Les puissances productrices d’hydrocarbures ont à nouveau bloqué toute mesure un tant soit peu contraignante. L’Arabie saoudite, la Russie et la Chine ont même refusé que le texte final comprenne une référence explicite à l'abandon progressif du pétrole, du gaz ou du charbon. Quant aux Etats-Unis, deuxième plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre, ils ont tout simplement boycotté l’événement.
Le texte finalement adopté incite les pays riches à aider les autres Etats dans leur transition énergétique. Mais les objectifs sont flous et sans échéance précise, et les montants insuffisants. Tout cela reste en réalité dépendant du bon vouloir des grandes puissances et des marchés, qui n'ont aucun intérêt à aider bénévolement les pays pauvres.
Hypocrisie capitaliste
COP après COP, un constat s’impose : ces grandes conférences ne peuvent pas résoudre la crise climatique. Elles ne servent aux gouvernements capitalistes qu'à donner l'impression qu'ils font quelque chose, tout en sacrifiant le climat aux intérêts de leurs classes dirigeantes respectives. La Chine a ainsi mis en scène son investissement dans les énergies vertes – un secteur dans lequel elle occupe une position dominante et très profitable – alors même qu'elle reste le premier consommateur de charbon au monde.
À l’extérieur de l’enceinte climatisée des négociations, des dizaines de milliers de personnes manifestaient chaque jour, dont de nombreux représentants de peuples amazoniens directement frappés par la crise climatique. Un incendie est survenu dans un pavillon de la conférence, rappel dérisoire et ironique des millions d’hectares de forêt amazonienne partis en fumée ces dernières années.
En définitive, ce sont les travailleurs et les pauvres qui paient le prix de la crise climatique : inondations, sécheresses, canicules, pertes agricoles, maladies, famines, etc… Les conséquences du chaos climatique touchent d’abord les plus vulnérables. Et plus le temps passe, plus des points de bascule irréversibles se rapprochent : la fonte totale de la banquise ou la modification des courants océaniques sont désormais inévitables si aucun changement radical n’est opéré.
Le capitalisme est incapable de résoudre la crise écologique qu’il a créée et qu’il continue d’alimenter. Seule une rupture radicale avec ce système et une planification socialiste et démocratique de la production par la classe ouvrière permettront de coordonner à l’échelle mondiale la transition nécessaire pour éviter la catastrophe.

