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Le sujet de notre discussion est le matérialisme historique, c’est-à-dire la science de l’histoire humaine.

Or, à en croire la plupart des intellectuels bourgeois, cette discussion ne devrait même pas avoir lieu.

D’après eux, en effet, il ne peut pas y avoir de « science de l’histoire », car l’histoire humaine ne connaîtrait pas de lois objectives, équivalentes à celles qui existent en physique, par exemple.

D’après eux, elle serait uniquement dominée par le hasard et le chaos.

Ils s’imaginent ainsi avoir inventé quelque chose de neuf !

Mais en réalité, Edward Gibbon (un historien britannique du XVIIIsiècle) affirmait déjà que l’Histoire n’était que « le registre des crimes, des folies et des infortunes de l’homme ».

Le capitaliste américain – et sympathisant nazi – Henry Ford disait la même chose, à sa manière : « l’histoire n’est qu’une foutue chose après l’autre ».

Ce point de vue est en réalité le reflet de l’impasse de la bourgeoisie, qui a cessé de jouer un rôle progressiste, et en vient donc à nier tout progrès et toute loi de l’histoire.

En réalité, comme on va le voir, il existe des lois objectives de l’histoire, du développement des sociétés humaines.

*

Pourquoi étudier l’histoire ? Ce n’est pas pour nous une question académique. Nous étudions l’histoire pour ses leçons

Ceux qui n’apprennent pas de l’histoire sont condamnés à en répéter les erreurs.

A la veille de la révolution d’Octobre 1917, Lénine étudiait attentivement les leçons des révolutions précédentes : la Commune de Paris de 1871, les révolutions russes de 1905 et de février 1917.

*

Pour qu’il y ait une science de l’histoire, il faut généraliser, découvrir des lois.

Or à première vue, l’histoire humaine se présente comme une succession de régimes, de personnalités, de guerres, de révolutions, de contre-révolutions, de crises, espacées par des périodes de relative stabilité.

La question se pose donc : y a-t-il des lois gouvernant la connexion et la succession de ces événements ?

Au cours des siècles passés, il y a eu plusieurs tentatives de formuler des conceptions de l’histoire.

Pendant longtemps a prévalu une conception théologique, c’est celle de Saint-Augustin, qui explique les événements par la volonté divine.

Le marxiste russe Plekhanov remarquait à ce sujet que « pour comprendre l’histoire, il faut être dans la confidence de Dieu ! », mais il y a une contradiction, puisque les chrétiens nous affirment aussi que « les voies du seigneur sont impénétrables » !

Cette approche revenait donc à renoncer à expliquer l’histoire, qui serait le fruit de la volonté divine.

Cette conception existe toujours dans bien des têtes, y compris parmi de nombreux dirigeants bourgeois qui sont convaincus d’être l’instrument de la providence divine.

*

Une autre école est apparue à l’épique de l’ascension de la bourgeoisie et de la naissance du capitalisme.

Cette école contestait les dogmes de l’Eglise et de l’ordre féodal.

D’après elle, l’histoire est déterminée par « l’opinion », par l’évolution des idées et le progrès de la raison.

Cette approche était très puissante au XVIIIe siècle. C’est l’idée dominante de la plupart des philosophes des Lumières. D’Alambert, un des créateurs de l’Encyclopédie, écrivait ainsi : « La raison finit toujours par avoir raison ».

C’est encore une idée très répandue, notamment à gauche. Par exemple, c’est cette théorie qui sous-tend l’analyse selon laquelle le sexisme ou le racisme seraient le fruit d’idées et racistes qui seraient « apparues » à un moment donné et qu’il faudrait combattre par l’éducation à d’autres idées.

Il y a un corollaire à cette théorie, c’est que l’histoire est déterminée par les idées et la pensée, mais aussi par l’action de « grands hommes ».

Conception qui est elle aussi très répandue encore aujourd’hui : regardez le nombre de documentaires sur Napoléon, De Gaulle, Elizabeth II, etc.

C’est aussi de là que viennent les analyses des historiens bourgeois qui expliquent que toute l’histoire de la Russie à partir de 1917 serait le fruit des idées de Lénine, puis de Staline.

Cette conception marque un progrès par rapport à la conception théologique : il n’y a pas de recours au surnaturel, à Dieu.

Et elle contient un élément de vérité : oui, les idées – et oui, les « grands hommes » – jouent un rôle dans l’histoire. On y reviendra.

Mais elle contient une faille énorme : elle n’explique pas d’où viennent les idées elles-mêmes ? D’où viennent les opinions des hommes – et qu’est-ce qui explique l’évolution de ces opinions ?

Est-ce le fruit du hasard ? Un Lénine était-il possible au XVIIe siècle, par exemple ?

Les idéalistes ne répondent pas à ces questions.

*

Après la Révolution française, une nouvelle conception de l’histoire émerge – notamment parmi des historiens français : François Guizot, Augustin Thierry, François-Auguste Mignet.

Ce n’est pas un hasard : la révolution française a été caractérisée par l’intervention des masses, plus précisément par des affrontement entre des classes.

Marqués par ces événements, ces historiens renversent la logique : ce ne sont pas les idées, mais les intérêts qui guident l’histoire. Les idées et les institutions ne font que refléter et servir ces intérêts.

François Guizot écrivait par exemple : « C’est par l’étude des institutions politiques que la plupart des historiens ont cherché à connaître l’état de la Société. Il eût été plus sage d’étudier d’abord la société elle-même pour connaître et comprendre ses institutions politiques. Avant de devenir cause, les institutions sont effet, la société les produit avant d’en être modifiée, et au lieu de chercher dans le système ou les formes du gouvernement quel a été l’état du peuple, c’est l’état du peuple qu’il faut examiner avant tout pour savoir quel a dû, quel a pu être le gouvernement ».

Ici, on fait un grand pas en avant vers le matérialisme historique. Marx l’a dit et répété plusieurs fois : ce n’est pas lui qui a « inventé » la lutte des classes, des historiens bourgeois en avaient découvert l’existence avant lui.

Mais ils ne répondaient pas à une question : qu’est-ce qui détermine l’état d’une société, l’organisation de ses rapports sociaux ?

Quel est le fil conducteur qui parcourt l’histoire, permet de comprendre le passage d’un système économique et social à un autre ?

Pourquoi, par exemple, la Révolution française a-t-elle débouché sur le capitalisme – et non sur le communisme ?

Marx répond : c’est le développement des forces productives qui est, en dernière analyse, la force motrice de l’histoire.

Trotsky a résumé cet idée :

« L’histoire du développement de la société humaine est l’histoire de la succession de différents systèmes économiques, qui ont chacun leurs lois propres. Le passage d’un système à un autre a toujours été déterminé par la croissance des forces productives, c’est-à-dire de la technique et de l’organisation du travail. Jusqu’à un certain point, les changements sociaux ont seulement un caractère quantitatif, et n’altèrent pas les fondements de la société, c’est-à-dire les formes dominantes de la propriété. Mais il arrive un moment où les forces productives accrues ne peuvent plus rester enfermées dans les vieilles formes de propriété ; alors survient dans l’ordre social un changement, accompagné de secousses. A la commune primitive succéda ou s’ajouta l’esclavage ; l’esclavage fut remplacé par le servage, avec sa superstructure féodale ; au XVIe siècle, le développement commercial des villes en Europe entraîna l’avènement du régime capitaliste, qui, depuis lors, est passé par différentes étapes. » (« Le Marxisme et notre époque », 1939)

Marx explique que les rapports de production (c’est-à-dire les rapports économiques qui existent dans la société) sont la base de l’organisation sociale, qui est elle-même déterminée par le niveau de développement des forces productives.

Et sur cette base économique s’élève la « superstructure », c’est-à-dire l’Etat, la vie politique, l’art, la science, la philosophie, la culture en général.

Telle est la grande découverte de Marx : en dernière analyse, la viabilité historique d’un système économique et social dépend de sa capacité à développer les forces productives.

Il faut souligner 10 fois ce « en dernière analyse », parce que les théoriciens bourgeois ont fait une caricature du marxisme, qui serait un économisme. D’après eux, Marx expliquerait que « l’économie détermine tout ! » et que les hommes seraient les jouets passifs de l’histoire, sur laquelle ils n’auraient aucune prise.

Non ! Marx écrivait par exemple : « Les hommes font leur propre histoire. Cependant, ils ne la font pas arbitrairement, dans des conditions choisies par eux, mais dans des conditions directement données et héritées du passé. » (Le 18 brumaire de Louis Napoléon Bonaparte,1851)

Sinon, pourquoi y aurait-il besoin d’un parti révolutionnaire ? A quoi bon les idées, la théorie, les débats, les programmes ? Et à quoi bon cette discussion ?

Nous n’aurions qu’à attendre tranquillement que la contradiction entre le développement des forces productives et le mode de production capitaliste débouche sur la transformation socialiste de la société.

Quant à l’art, la politique, la philosophie, etc. ce ne seraient que de simples reflets mécaniques de l’évolution du PIB…

Friedrich Engels protestait déjà à son époque contre cette caricature : « Le facteur déterminant dans l’histoire est, en dernière instance, la production et la reproduction de la vie réelle. Ni Marx, ni moi n’avons affirmé davantage. Si, ensuite, quelqu’un torture cette proposition pour lui faire dire que le facteur économique est le seul déterminant, il la transforme en une phrase vide, abstraite, absurde. » (Lettre à Joseph Bloch, 1890)

En réalité, il n’y a là rien d’automatique. L’histoire est un processus dialectique, qui implique de nombreux facteurs. Mais, il est exact qu’il impossible de comprendre quoi que ce soit à ce processus sans avoir identifié ce fil conducteur du développement de la technique, des forces productives.

C’est cette découverte de Marx qui a permis à l’histoire de devenir, pour la première fois, une véritable science.

*

Cela s’applique en réalité dès l’origine de notre espèce, dès la transition du singe à l’homme. Il y a entre 10 et 6 millions d'années , en se dressant sur ses deux jambes, notre ancêtre lointain libérait ses mains pour le travail manuel, puis pour la production d’outils.

Le processus d’humanisation s’est donc opéré par le biais du travail. A un certain stade, ce travail a débouché sur la pensée sur la capacité à réfléchir à travers des abstractions. Ce processus débouche il y a 300 000 ans sur l’apparition de notre espèce : Homo Sapiens.

Une autre étape majeure fut ce que l’anthropologue marxiste Gordon Childe appelait la « Révolution néolithique » : c’est-à-dire l’apparition, il y a environ 12 000 ans au Moyen-Orient, de l’élevage et de l’agriculture, des premières communautés sédentarisées.

Dans la foulée apparaissent l’Etat et les classes sociales, mais aussi l’oppression des femmes.

Avant le néolithique (c’est-à-dire durant la plus grande partie de notre histoire), les sociétés humaines étaient organisées sous la forme du Communisme primitif : il n’existait pas de propriété privée, pas d’oppressions des femmes, par de distinctions de classe, pas d’Etat.

Ce qui a déterminé l’apparition des classes est le développement des forces productives.

Avant le néolithique, lorsque des tribus primitives s’affrontaient, les prisonniers étaient soit tués (et parfois mangés), soit intégrés au groupe – dont ils devenaient parfois des membres à part entière. Il n’y avait pas de base matérielle pour l’exploitation travail d’autrui, car un humain ne pouvait alors pas produire plus que ce ce qui était nécessaire à leur propre subsistance.

Avec l’apparition de l’agriculture et de l’élevage, les forces productives se sont développés : les prisonniers pouvaient être mis au travail et produire un surplus consommé par leurs maîtres. C’est la base matérielle de l’apparition de l’esclavage.

Avec l’apparition des inégalités et des classes sociales, l’Etat devient nécessaire, en tant qu’instrument de domination de la classe dirigeante.

Dès lors, les rapports de production deviennent des rapports de propriété, des rapports de classe.

L’histoire devient alors l’histoire de la lutte des classes.

Ceci dit, l’émergence des classes sociales marque un énorme pas en avant. Pourquoi ? Parce qu’une minorité de la population (la classe dirigeante) était alors libérée de la nécessité de travailler et pouvait se consacrer à la science, aux arts, etc.

Aristote disait ainsi que « l’homme ne commence à philosopher que lorsque ses moyens de subsistance sont assurés ». Les mathématiques ont pu être développés en Egypte, par une caste de prêtres qui ne travaillaient pas.

Ici, le point de vue moral ne sert à rien pour comprendre l’histoire.

De fait, on a alors assisté à une accélération brutale de l’histoire, de la courbe du développement culturel, scientifique et technique.

Hegel expliquait à ce sujet que « l’homme ne s’est pas tant libéré de l’esclavage qu’à travers l’esclavage ».

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Ce qui marque la viabilité d’un système économique et social, c’est sa capacité à développer les forces productives. A un certain stade, le mode de production esclavagiste de la Rome antique avait atteint ses limites.

L’esclavage est marqué par une très faible productivité du travail. Par ailleurs, il fallait constamment approvisionner Rome en nouveaux esclaves, ce qui supposait des guerres constantes.

Marx soulignait que « la lutte des classes se termine soit par la victoire de l’une des classes, soit par la ruine commune des classes antagoniques. »

Or, le « prolétariat » romain était parfaitement parasitaire et n’a pas pu jouer un rôle révolutionnaire. La société romaine s’est donc effondrée sous le poids de ses propres contradictions. Les « invasions barbares » ont joué le rôle de révélateur de ces contradictions.

La société et les forces productives ont donc régressée. C’est le Moyen Age, pendant près d’un millénaire, l’Europe a stagné. Les villes ont rétréci, les seules routes utilisées ont été celles déjà bâties par les Romains et – à part la roue hydraulique et le moulin à vent – aucune invention notable n’a été mise au point.

*

L’histoire a connu une nouvelle accélération avec la Renaissance. Le développement des villes et du commerce à partir du XIIe siècle a entraîné celui de la bourgeoisie des villes.

Dans le même temps, la pensée des philosophes grecs a été réintroduite en Europe à travers les penseurs médiévaux arabes, en même temps qu’un certain nombre d’inventions provenant de Chine et d’Inde : la poudre à canon, la boussole, etc.

Ce développement économique et technique a trouvé son reflet dans le domaine religieux, avec la naissance et la montée en puissance du protestantisme.

Une des principales différences doctrinales entre le catholicisme et le protestantisme, c’est l’opposition entre le salut par les « œuvres » pour les catholiques, et le salut par la foi pour les protestants.

C’est une opposition qui est liée à la base économique de l’opposition entre le féodalisme et la bourgeoisie naissante :

  • la noblesse féodale n’investit rien dans la production, elle donne à l’Eglise pour assurer son salut (elle achète même sa place au Paradis avec les « Indulgences ») ;
  • la bourgeoisie a besoin d’économiser pour réaliser l’accumulation primitive du capital, or avec la protestantisme, la foi (qui ne coûte rien) se suffit à elle-même.

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A un certain stade du développement du commerce et de l’industrie, il est entravé par les rapports de production féodaux.

Les seigneurs féodaux (qui sont parfois des ecclésiastiques ou des monastères) lèvent des impôts partout : à la sortie de chaque ville, à chaque pont, à chaque frontière de seigneurie, etc. C’est le reflet du parasitisme de l’aristocratie foncière et du clergé.

Les marchands doivent payer énormément de taxes. Il n’y a pas de monnaie unique, pas de marché national unifié.

Même dans les villes, les privilèges des corporations médiévales entravent le développement de la technique.

Par exemple, la règle à calcul (sorte d’ancêtre primitif de la calculatrice) était impossible à produire en France car cela supposait de travailler à la fois le verre, le bois et le métal, ce qui violait les monopoles des corporations des métallurgistes, des verriers et des ébénistes.

Il était nécessaire de renverser ces rapports de production – des rapports de classe – pour libérer les forces productives.

C’est ce qui fut fait avec les révolutions bourgeoises – les révolution anglaise et néerlandaise au XVIIe siècle, la révolution française au XVIIIe siècle, etc – qui ont mis en place de nouveaux antagonismes de classe.

Les rapports de production capitaliste ont remplacé une forme d’exploitation par une autre.

Le communisme n’était pas possible à ce stade. Il manquait la classe ouvrière et des forces productives suffisamment développées. Ces conditions nécessaires à l’instauration du socialisme n’ont été créées que plus tard, grâce au capitalisme.

Ce nouveau mode de production a permis des progrès technologiques extrêmement rapides. Là encore, il ne faut pas approcher l’histoire d’un point de vue moral ! Le capitalisme s’est accompagné de crimes monstrueux, mais il a posé les bases sociales du communisme.

La naissance du marxisme était déterminée par les conditions objectives.

Avant Marx, il y avait les « socialistes utopiques » : Fourrier, Owen, Saint-Simon. Il incarnait la déception de la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie suite à la révolution française et à l’instauration du capitalisme. Mais classe ouvrière était alors encore trop embryonnaire pour que ces conceptions soient clairement définies. Le marxisme n’était possible que lorsque les rapports de classe sont apparus plus clairement.

En 1831, à Lyon, eut lieu la première insurrection ouvrière. De 1838 à 1842, c’est la première grande mobilisation ouvrière d’ampleur nationale, le mouvement Chartiste.

Marx s’est attelé notamment à découvrir dans les rapports de production capitalistes les éléments qui permettaient le renversement du capitalisme. Ce sont : la concentration croissante du capital, l’essor inédit de la science, de la technologie, de l’industrie – et le développement d’une classe sans propriété : le salariat.

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Nos adversaires prétendent que Marx et Lénine auraient dit que « l’avènement du communisme était inéluctable ».

Non. Encore une fois, il n’y a pas de déterminisme économique absolu. Ce sont les hommes font l’histoire.

Ce qu’ont dit Marx et Engels, c’est que :

  1. Le capitalisme s’enfonce dans une impasse ;
  2. La classe ouvrière peut renverser ce système.

Mais il n’y a rien d’automatique. Les idées et même les individus jouent un rôle dans ce processus. C’est ce que montre, par exemple, le rôle crucial joué par Lénine durant la Révolution russe de 1917. Sans Lénine, le parti bolchevik n’aurait sans doute pas corrigé la ligne erronée mise en œuvre par Staline et Kamenev en mars-avril 1917 et la révolution aurait été écrasée.

Mais la Révolution russe est restée isolée et la base économique a repris le dessus. L’élément fondamental de l’apparition du stalinisme, c’est l’arriération de l’économie russe, qui a servi de base au développement de la bureaucratie.

En fait, le facteur subjectif joue un rôle déterminant dans la révolution socialiste. Pourquoi ?

La bourgeoisie accumule du pouvoir et des biens avant de prendre le pouvoir d’Etat. A l’inverse, la classe ouvrière est une classe sans propriété, elle ne dispose de rien d’autre que sa puissance organisée.

Or la classe ouvrière n’est pas homogène. Pour agir, elle a besoin d’une direction. Si cette direction est réformiste, la classe ouvrière ira de défaite en défaite. C’est pour ça que Trotsky écrivait que « la crise historique de l’humanité se réduit à la crise de la direction révolutionnaire. » (Le programme de transition, 1938)

Je conclus :

Depuis la dissolution des communautés primitives : l’histoire a été l’histoire de la lutte des classes. Il y avait une certaine justification à l’existence des classes. Le surplus produit était insuffisant : certains devaient travailler pour que d’autres soient oisifs, ou fassent progresser la science et la technique.

Mais justement, les merveilles de la technologie, de la science, etc. ont fait perdre toute justification à cette séparation. Il est possible aujourd’hui de produire plus que suffisamment pour tous, avec peu d’efforts.

Sur la base d’une planification rationnelle d’une économie nationalisée à l’échelle mondiale, on pourrait éliminer en quelques années les grands fléaux de la faim, des épidémies, etc.

Nous ne nous arrêterons pas là… La science rendra possible une diminution indéfinie du temps de travail contraint et donnera accès à tous à l’Art, à la culture et à la science.

Ce sera, pour paraphraser Marx, la fin de la préhistoire de l’humanité et le commencement de sa véritable histoire.

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