Kancelaria Premiera, Flickr

(Déclaration de Czerwony Front, section polonaise de la TMI), le 17 novembre 2021.


La crise à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie continue son escalade. Le 8 novembre, environ 4 000 réfugiés sont arrivés dans la région de Kuźnica, et ont essayé de franchir les barrières frontalières. Les gardes-frontières polonais leur ont tiré dessus avec du gaz lacrymogène. Le nombre de réfugiés à la frontière augmente de jour en jour. L’Etat polonais a déjà dépêché de nombreuses unités de gardes-frontières, de soldats, de policiers et même des forces anti-terroristes. Des groupes nationalistes extrémistes ont aussi commencé à organiser des patrouilles de volontaires à la frontière. Au moins cinq personnes sont déjà mortes de froid dans le « no-man’s-land » gelé qui sépare les deux pays.

Le parti conservateur « Loi et Justice » (PiS), au pouvoir, et l’opposition libérale sont d’accord sur l’essentiel quant à la réponse de la Pologne à cette crise. D’après eux, la frontière doit être défendue à tout prix et les réfugiés doivent être repoussés. Lors d’une session parlementaire extraordinaire sur cette situation, des remerciements ont été adressés à « tous les officiers et les soldats de l’armée polonaise qui défendent notre frontière ». La seule critique exprimée par les libéraux a été d’accuser le gouvernement de ne pas avoir de plan précis pour résoudre la crise.

L’Union européenne approuve elle aussi que la Pologne repousse les réfugiés à la frontière. Certains Etats membres, comme la France ou l’Allemagne, ont même exprimé leur solidarité avec le gouvernement polonais. Des députés du parlement européen ont appelé l’UE à financer la construction d’infrastructures frontalières, pour défendre les frontières « communes » de l’Europe.

La seule critique exprimée par Bruxelles a été de reprocher au gouvernement polonais d’avoir refusé l’assistance du dispositif Frontex : il s’agit du service de gardes-frontières européens qui s’est illustré par sa brutalité à la frontière gréco-turque. La Biélorussie va être soumise à des sanctions économiques brutales, et il ne fait aucun doute que c’est la classe ouvrière qui va supporter le poids de la crise économique qu’elles vont causer.

La crise à la frontière s’intensifie, et ni l’UE, ni la Biélorussie (soutenue par la Russie) ne veulent reculer. Au lieu d’aider les gens qui fuient leurs pays ravagés par les guerres impérialistes, l’Union européenne préfère renforcer les mesures de sécurité frontalière. Toutes les nobles « valeurs européennes » de « démocratie » et « d’humanitarisme » sont jetées aux orties dès que sont mis en jeu les intérêts des Etats bourgeois qui composent l’Union. C’est d’autant plus répugnant que beaucoup de ces réfugiés fuient les guerres et le chaos provoqué par le militarisme des Etats-Unis et de l’OTAN, qui ont déstabilisé le Moyen-Orient. Plutôt que de leur offrir un refuge, les capitalistes européens trouvent plus pratique de renforcer leurs frontières et d’abandonner les victimes de leur propre impérialisme à leur sort.

Czerwony Front (Front Rouge – la section polonaise de la TMI) condamne la politique menée par les Etats membres de l’UE ainsi que par la Biélorussie. Nous demandons qu’une aide immédiate soit apportée à tous les réfugiés, qu’ils soient autorisés à rentrer en Pologne et que le droit d’asile leur soit accordé ! Nous refusons que les gens qui fuient les guerres soient maintenus dans des conditions qui sont une insulte à la dignité humaine !

A bas l’impérialisme, les frontières, et la barbarie ! Une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre tous !

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