Le 15 mars dernier, l’Assemblée nationale adoptait à l’unanimité une proposition de loi du groupe Horizons (le parti d’Edouard Philippe) visant à réguler la « mode éphémère » ou « fast fashion ». Ce terme désigne une tendance de certaines marques à produire des vêtements très vite et très souvent, parfois jusqu’à 36 collections différentes par an – au lieu d’une par saison, comme c’était jusque-là la norme.

La « fast fashion » est un bon exemple de l’absurdité de la logique du marché. Chaque année, des centaines de milliards de vêtements de mauvaise qualité sont produits dans des conditions désastreuses pour l’environnement comme pour les travailleurs. Les ouvriers qui les produisent (souvent des femmes et des enfants) sont brutalement exploités. Rapidement usés et jetés, ces vêtements viennent ensuite grossir les centaines de milliers de tonnes de déchets textiles déversés quotidiennement dans des pays comme le Kenya ou la Tanzanie.

Une loi « pour la forme »

Le texte adopté mi-mars prévoit d’interdire la publicité des entreprises du secteur ainsi que la création d’un « malus » environnemental qui pourrait augmenter progressivement d’ici à 2030 pour atteindre jusqu’à 10 euros par article vendu. Les entreprises visées devront également sensibiliser les consommateurs à « l’impact environnemental » de leurs produits.

Problème : la loi ne définit pas quelles entreprises relèvent de la « fast fashion ». Elle laisse au gouvernement la responsabilité de désigner par décret les marques concernées. Or, un autre texte adopté en 2019, la « loi anti-gaspillage », avait déjà créé un malus environnemental pouvant aller jusqu’à 20 % du prix des vêtements, mais les décrets nécessaires à l’application de ces pénalités n’ont jamais été adoptés !

La nouvelle loi répète donc en grande partie une loi déjà adoptée, mais jamais vraiment appliquée. On peut s’attendre à ce que ce nouveau texte soit lui aussi très vite oublié par le gouvernement. Après tout, il s’agit avant tout d’une manœuvre de pure forme, qui vise à donner l’impression que le gouvernement « fait quelque chose » pour défendre l’environnement, tout en culpabilisant au passage les consommateurs les plus pauvres.

Ce qui est certain, c’est que cette loi, même si elle est appliquée, ne permettra pas de mettre un terme aux dégâts environnementaux et sociaux que causent la « fast fashion ». Ce phénomène n’est que la conséquence logique de la recherche constante d’un maximum de profits par les entreprises capitalistes.

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