D epuis le 16 octobre 2013, plus de 70 % des 23 000 sages-femmes en activité en France sont en grève illimitée. A l’hôpital, elles sont plus de 80 % à faire grève. Leur mouvement n’est pas très visible, car elles sont assignées par les hôpitaux pour assurer le service minimum ; les maternités n’ont donc pas été paralysées. Mais la grève monte en puissance depuis deux mois.

Les revendications des sages-femmes ne sont pas entendues depuis plus de 10 ans. Elles n’ont pas eu de revalorisation salariale depuis 2001. Leur dernière évolution statutaire, minime, a eu lieu en 2002, après trois mois de lutte.
80 % des sages-femmes sont salariées d’établissements de santé (majoritairement en hôpital public), 12 % sont en exercice libéral, 3 % en Protection Maternelle et Infantile (Fonction Publique Territoriale) et enfin 5 % sont soit dans l’enseignement, soit dans des structures de recherches ou des réseaux périnataux.

Titulaires d’un Bac+5, elles établissent des diagnostics, prescrivent des traitements et sont responsables de leurs actes devant la loi. Et pourtant, leur statut est encore celui de personnel paramédical, qui obéit à une hiérarchie et n’est pas responsable de ses actes. Majoritairement, à la sortie de l’école, elles enchaînent les contrats précaires dans la Fonction Publique Hospitalière, des CDD renouvelés pendant 4 ou 5 ans, voire 10 ans pour certaines d’entre elles.

La CGT porte les revendications de rénovation du statut au sein de la Fonction Publique – et de revalorisation salariale. Mais il faut également replacer la problématique des sages-femmes dans un cadre plus large, qui concerne l’ensemble de notre système de santé. Dans ce contexte de crise et d’attaques permanentes contre les services publics, la santé doit être défendue en élargissant les revendications catégorielles et soutenir un projet global de système de santé, qui en aucun cas ne devrait être soumis au secteur marchand. Cela permettrait d’unir les différentes luttes actuelles (fermeture des urgences, revendications des infirmières, des sages-femmes, etc.) et de rallier à ce combat l’ensemble de la population.

Comme nous l’avons écrit dans notre brochure Le capitalisme et la santé – L’état des lieux, notre programme : « le secteur de la santé ne doit pas être lucratif ! Le seul moyen de mettre fin à cette logique infernale est de mettre fin au secteur privé. Cela passe par la nationalisation de l’ensemble des cliniques et des structures de soins privées pour les inclure dans un seul et même service public de la santé, dans lequel chaque structure serait soumise au contrôle démocratique des salariés et de la population. Le ministère de la Santé aurait en charge la planification des soins sur l’ensemble du territoire – lits hospitaliers, mais aussi maisons médicales. L’objectif prioritaire ne serait autre que de prodiguer des soins de qualités à tous ceux qui en ont besoin, sans contrepartie financière directe : les soins hospitaliers doivent être gratuits. De plus, parmi les millions de chômeurs, on trouverait rapidement suffisamment de volontaires prêts à suivre une formation paramédicale pour mettre fin aux sous-effectifs. Enfin, les hôpitaux et les cliniques font de plus en plus appel à des prestataires de service : restauration, blanchisserie, location de matériel, etc. Or, il n’y a pas de raison que des entreprises privées s’enrichissent avec de l’argent public. L’ensemble de la sous-traitance doit être également nationalisé et intégré au service public de la santé ».

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