Historiquement, la CPR (Caisse de Prévoyance et de Retraite du personnel) était un service rattaché à la SNCF et chargé de couvrir les risques liés à la maladie, la maternité, les décès, etc. C'est l’un des plus anciens régimes de protection sociale en France. Il a été détaché de la SNCF en 2007, mais couvre toujours les salariés de la SNCF.

Depuis 2013, toutes les embauches à la CPR se font sous le régime général de la Sécurité sociale, ce qui fait cohabiter deux statuts dans la même entreprise. Et il y a quelques mois, des négociations avec les syndicats sur les salaires, le temps de travail, les congés, les primes, le compte épargne-temps et l’égalité homme-femme ont été ouvertes par la direction. Prévues par les ordonnances Macron, ces négociations ont pour but de tout revoir à la baisse et de remettre en question les petits « avantages » locaux afin de s’aligner sur les autres organismes de Sécurité sociale.

La « demi-heure mère de famille », qui autorisait les mères de famille à partir plus tôt ou arriver plus tard jusqu’aux six ans de l’enfant, est par exemple attaquée sous prétexte... d’égalité. La « demi-heure » est étendue aux pères de famille (ce qui est une bonne chose), mais réduite de moitié : elle ne s’appliquerait que jusqu’aux trois ans de l'enfant. Par ailleurs, pour les salariés qui se rendent au travail en train, un dispositif existe leur permettant de ne pas être pénalisés lorsque les trains ont du retard. Ce dispositif est attaqué, lui aussi. Dans le même temps, la direction renforce le contrôle des personnels via un nouveau système de pointage plus restrictif.

Dans la foulée des premières annonces, à l’automne 2017, les salariés de la CPR se sont mobilisés et ont réussi à faire reculer provisoirement la direction, qui a même octroyé 200 euros de prime exceptionnelle et une demi-journée de congés supplémentaire à tous les salariés, en espérant calmer la mobilisation.

Aujourd’hui, alors que la direction repasse à l’offensive et rouvre les négociations, le syndicat majoritaire (l’UNSA, 66 % des suffrages) n’a pas voulu se mobiliser et pense pouvoir négocier avec la direction sans mobiliser les salariés. C’est une grave erreur. En négociant bloc par bloc, la direction espère diviser les travailleurs et saper la mobilisation. Seule la mobilisation la plus large possible, associée aux cheminots et aux autres salariés de la SNCF, peut faire reculer ces attaques. Derrière ces négociations, c’est aussi l’avenir du régime spécial des cheminots qui est en jeu, menacé par les politiques d’austérité et le régime unique (du nivellement par le bas) cher au président Macron.

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