CGT STMicroelectrics / Palestine

Jeudi 10 avril, la CGT STMicroelectronics et le collectif Urgence Palestine Grenoble organisaient un rassemblement devant le site de l’entreprise franco-italienne à Crolles (Isère), afin d’exiger la fin de toute collaboration entre STMicroelectronics et l’État israélien.

Déjà, le 3 juin 2024, la CGT STMicroelectronics avait interpellé la direction de l’entreprise par le biais d’une lettre ouverte, appelant à « prendre des mesures fortes et urgentes pour garantir que notre entreprise, STMicroelectronics, ne participe ni de près ni de loin au massacre en cours à Gaza et en Cisjordanie, perpétré par l’État d’Israël ». Cela signifiait la suspension immédiate de toute collaboration avec les entreprises israéliennes du secteur de la défense, aujourd’hui étroitement liées à STMicro dans la production de semi-conducteurs.

Cette coopération ne date pas d’hier : depuis 2002, les liens entre STMicro et Israël se sont progressivement renforcés. L’entreprise a ouvert des points de vente dans le pays, un centre de recherche et développement en 2012, puis un centre d’innovation en 2018. En 2021, STMicro a signé des accords avec Tower Semiconductor – une fonderie israélienne qui alimente le complexe militaro-industriel israélien – pour lui permettre de s’installer sur le site d’Agrate, en Italie, dans le cadre de l’extension de STMicro.

Le marché européen des puces à usage militaire, dont STMicro est un acteur central soutenu par l’Union européenne, représente un secteur particulièrement lucratif : il génère 13 milliards d’euros par an, et les prévisions tablent sur un chiffre de 24 milliards d’ici 2030. L’accélération des guerres impérialistes et la politique actuelle de réarmement des impérialistes européens promettent de juteux profits aux actionnaires du secteur.

Comme le rappelle fermement la CGT STMicroelectronics dans sa lettre ouverte :

« Israël est un pays militarisé et l’industrie de l’armement occupe une place structurante. Tout produit électronique a une forte chance de terminer dans une application militaire et d’être utilisée pour maintenir l’occupation de la Palestine et pour le système d’apartheid, dont sont victimes les Palestiniens et Palestiniennes [...] Pour la CGT, l’impérialisme et la guerre n’ont jamais été une option. L’internationalisme est une valeur essentielle de notre organisation syndicale ».

Nous saluons cette prise de position : la lutte contre les guerres est indissociable de la lutte internationale des travailleurs contre le capitalisme et l’impérialisme !