Pendant le confinement, l’attention était tournée vers les travailleurs des hôpitaux. Mais d’autres branches du « travail social » ont été mobilisées, notamment dans le secteur médico-éducatif et le milieu du handicap. Si les personnes atteintes d’autisme ont bénéficié d’une plus grande souplesse sur les règles de confinement, beaucoup d’autres pathologies nécessitent une prise en charge plus ou moins constante. De nombreux éducateurs ont donc été mobilisés dans des conditions illustrant la mauvaise gestion générale de cette crise.

Confusion et improvisation

Certains établissements spécialisés ont appliqué un confinement total des résidents, tandis que d’autres sont restés ouverts, accueillant les jeunes la journée – mais en renvoyant la majorité chez eux chaque soir. C’était une décision irresponsable que certains directeurs n’ont pas hésité à aggraver. Pour faire des économies, ils ont mis en place des mouvements de salariés entre établissements confinés et non-confinés. Le personnel éducatif pouvait donc être envoyé dans n’importe quel établissement du secteur, au risque d’y contaminer résidents et personnels.

Le matériel laissait aussi à désirer. Si les éducateurs ont souvent réussi à se procurer des masques, de nombreux usagers n’en ont pas bénéficié. Il est pourtant évident que la prise en charge de personnes atteintes de handicap mental ou physique ne permet pas très souvent le respect des gestes barrières, et rend donc le port du masque indispensable.

Droits bafoués

Si les consignes sanitaires ont été délibérément ignorées, trop souvent, les droits des salariés n’ont pas été mieux traités : les emplois du temps ont souvent outrepassé les horaires prévus par les contrats ; des salariés ont été retenus dans la soirée et le week-end, sans aucun égard pour leur situation familiale. A partir du 11 mai, certains centres ont même appelé les écoles de leur secteur pour vérifier qu’elles étaient ouvertes et, ainsi, contraindre les personnels à y renvoyer leurs enfants pour revenir au travail.

Bien que souvent dans l’ombre, le travail social est essentiel. Il garantit la prise en charge de personnes pour éviter qu’elles ne soient laissées en marge de la société. Mais la gestion comptable de ce secteur par le capitalisme, que ce soit par l’Etat ou des entreprises privées, débouche sur un fonctionnement nuisible aux personnels comme aux usagers. En aggravant une situation déjà mauvaise, cette crise a souligné la nécessité de placer ce secteur sous le contrôle de l’ensemble de la population, pour le soustraire aux lois du marché.

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