La loi PACTE (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) a été adoptée définitivement par l’Assemblée nationale le 11 avril. Pour les macronistes, c’est un pas de plus dans la fuite en avant libérale pour aider les entreprises à faire des profits.

Reculs sociaux

Après la présentation hypocrite de ses intentions sociales, « prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux », le gouvernement passe à l’attaque. Les députés de la France insoumise expliquent : « La principale mesure anti-sociale de ce projet de loi concerne les seuils sociaux (article 6). Ces seuils sont des paliers d’effectifs à partir desquels s’impose un certain nombre de règles pour les entreprises. Cet article augmente le temps dont dispose l’entreprise pour respecter les règles une fois le seuil franchi, en le portant à 5 années consécutives. (…) Les salariés en pâtiront très concrètement dans leur quotidien : un local où se restaurer sera retiré à tous les salariés des entreprises de moins de 50 salariés, alors que jusqu’à présent l’obligation se faisait à partir de 20 salariés. Des milliers de salariés devront manger à l’extérieur, que cela soit dans la restauration marchande ou, pour les moins bien payés et les plus excentrés, dans leur voiture sur le parking de leur entreprise. »

Cette loi amorce aussi l’attaque contre le système des retraites en développant la retraite complémentaire par capitalisation et en favorisant des réductions d’impôts sur des produits d’épargnes retraites, ce qui au passage donnera davantage de cash aux banques pour spéculer.

Privatisations

La loi PACTE engage aussi la privatisation d’importants secteurs de l’économie : Aéroports de Paris, la Française de Jeux et Engie (GDF Suez). Le gouvernement justifie ces privatisations par la nécessité de résorber la dette de l’Etat (98,4 % du PIB), mais aussi par l’objectif d’alimenter un fonds pour « l’innovation » de 10 milliards d’euros. Ces 10 milliards seraient placés sur les marchés financiers dont les bénéfices escomptés – 250 millions d’euros – seraient investis dans l’innovation. Tout un programme, quand on sait que ces trois grosses entreprises ont rapporté à l’Etat 750 millions d’euros en 2017 !

Aéroports de Paris – qui regroupe les aéroports d’Orly, de Roissy et du Bourget – est le n° 1 mondial du secteur, avec plus de 280 millions de passagers en 2018. Pour la gestion de la privatisation, c’est la filiale française de Bank of America qui sera mandatée. Et ô surprise, le patron de cette filiale n’est autre que Bernard Mourad, ami personnel de Macron et soutien de LREM. Nul doute que des mastodontes tels que Vinci – déjà actionnaire d’ADP et qui se gave sur les autoroutes – voudront mettre la main sur le magot. Après avoir subi trois plans sociaux en 10 ans, qui ont fait passer les effectifs de 8000 à 6000, les salariés seront durement impactés, sans parler du développement prévisible des emplois précaires.

Notons enfin qu’en matière de transition écologique, le gouvernement compte sur les capitalistes pour s’occuper de secteurs aussi décisifs que le transport aérien et l’énergie !

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