En annonçant que les troupes américaines allaient quitter la Syrie, Donald Trump a semé le désarroi chez les alliés de la « coalition » – dont la France – et chez un certain nombre de dirigeants et intellectuels réformistes. Par exemple, Noam Chomsky a appelé Trump à revenir sur sa décision, pour « défendre les Kurdes ».

Isolationnisme

A l’heure où nous écrivons ces lignes, il est difficile de prévoir les conséquences de ce retrait, sur le terrain. Mais cette décision, du point de vue de Trump, est relativement logique. C’est une nouvelle illustration de sa politique isolationniste. Il veut réduire au minimum les interventions coûteuses à l’étranger. Le candidat Trump n’avait pas fait mystère de sa volonté de solder le conflit syrien, qui est un échec majeur de la politique étrangère d’Obama. Depuis 2011, des milliards de dollars ont été dépensés pour soutenir divers groupes islamistes (soi-disant « modérés ») pour faire tomber Bachar al-Assad. En vain. Ce sont les Russes qui dominent la situation en Syrie depuis leur intervention militaire, en 2015.

La chute des dernières villes tenues par Daesh a donné à Trump la possibilité de se retirer sur un semblant de victoire. Les troupes américaines vont donc abandonner leurs « alliés » des Forces Démocratiques Syriennes (FDS, à dominante kurde).

Faux amis

Pour les FDS, les troupes américaines étaient une protection face à la menace d’une offensive militaire turque. Mais la décision de Trump marque précisément l’impasse de la stratégie adoptée par les dirigeants kurdes, qui ont lié leur sort à la politique de l’impérialisme américain, au lieu de se baser sur le réel enthousiasme suscité par leurs victoires et leur programme démocratique et social. Pour se plier aux intérêts des impérialistes, les dirigeants kurdes syriens ont même été jusqu’à appeler à voter « non » lors du référendum d’indépendance du Kurdistan irakien.

Pour les dirigeants américains, les Kurdes – de Syrie et d’ailleurs – n’ont jamais été que la petite monnaie de leurs manœuvres impérialistes. Abandonnés par Washington, les dirigeants du FDS en sont réduits à demander le soutien de Damas (et de Moscou), au risque d’abandonner toute perspective d’un Kurdistan syrien indépendant du régime de Bachar al-Assad. C’est une nouvelle impasse. Les seuls véritables alliés du peuple kurde, ce sont les exploités et les opprimés de toute la région. Et le salut de tous réside dans une révolution socialiste.

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