Aujourd’hui, 14 tonnes de pièces détachées pour mitrailleuses devaient être chargées à bord d’un cargo israélien, au port de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), à destination de Haïfa, en Israël. Mais hier, dans un communiqué, le syndicat général CGT des ouvriers dockers et du personnel de la manutention portuaire du Golfe de Fos annonçait son refus catégorique de charger les 19 palettes de matériel militaire :
« Nous le répétons encore et encore : les dockers et portuaires du Golfe de Fos ne participeront pas au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien. Nous sommes pour la paix entre les peuples. Nous sommes opposés à toutes les guerres. »
Ces pièces détachées, produites par la société marseillaise Eurolinks, étaient destinées à l’entreprise d’armement Israel Military Industries. D’après le média Disclose, il s’agit de la troisième livraison en partance de Fos-sur-Mer vers cette entreprise depuis le début de l’année 2025. Dans un communiqué paru le même jour, le syndicat déclare avoir bloqué deux autres conteneurs avec des tubes de canons fabriqués par la société Aubert et Duval à Firminy (Loire), aussi à destination de Haïfa.
Comme nous l’avons souligné à de nombreuses reprises, le gouvernement Macron et la classe dirigeante française sont pleinement complices du génocide en cours contre les Gazaouis. Ils ont proclamé le « droit d’Israël à se défendre », criminalisé le mouvement de solidarité avec la Palestine, et autorisent l’exportation de composants d’armement vers Israël. En plus d’Eurolinks, d’autres entreprises françaises comme Thalès et STMicroelectronics ont envoyé (et envoient peut-être encore) des pièces détachées et du matériel utilisés par l’armée israélienne pour massacrer les Palestiniens et mener ses guerres d’agression contre le Liban, la Syrie et le Yémen.
Le 4 octobre 2024, Macron affirmait pourtant que la France ne livrait pas d’armes à Israël. A lui seul, ce mensonge éhonté révèle que ses lamentations actuelles sur le sort des Gazaouis ne sont que des larmes de crocodile. Le mouvement ouvrier organisé doit dénoncer cette hypocrisie.
Il ne faut pas attendre du gouvernement français qu’il vienne en aide au peuple palestinien. La seule chose qui préoccupe le gouvernement, c’est la défense des intérêts impérialistes de la classe dirigeante française.
Entre 2023 et 2024, des syndicats de dockers et de transport en Belgique, en Inde, en Espagne et en Italie ont bloqué les envois d’armes en Israël. En février, le syndicat suédois des dockers a voté le blocage des livraisons à destination d’Israël. Le principal dirigeant du syndicat a ensuite été licencié par son employeur, mais cela a déclenché une mobilisation qui se poursuit encore aujourd’hui pour exiger sa réintégration.
Ces mobilisations montrent la voie à suivre. Trop souvent, les initiatives de syndicats locaux contre le génocide des Gazaouis restent isolées et ne bénéficient d’aucun soutien actif de la part des directions des principales confédérations syndicales.
Les directions politiques et syndicales du mouvement ouvrier – à commencer par celles de la CGT mais aussi de la FI – doivent cesser d’en appeler au gouvernement ou au soi-disant « droit international » pour empêcher le génocide des Gazaouis. Elles doivent se tourner vers la classe ouvrière et s’inspirer de l’exemple héroïque des dockers de Fos-sur-Mer pour généraliser ces actions de blocage dans tous les secteurs et toutes les entreprises en lien, d’une manière ou d’une autre, avec l’appareil militaire de l’Etat sioniste.